« Vanessa Notley travaille ses formes à partir de textes, de mots, de leur définition. Depuis longtemps, avec cette faculté d’écoute des sons qu’ont les habitants des langues étrangères. Les mots vestibule et handmaid* avec leur capacité d’accueil d’images et d’idées plastiques, génèrent ses dessins, ses sculptures, ses dessins de sculpture et ses sculptures à dessein. »**

La sculpture pour cet artiste impose une matérialité et des formes précises. L’utilisation de l’acier noir et de l’inox favorise des lignes nettes et claires grâce à des manipulations simples dont la découpe, le pliage et la soudure.
Les fils de cuivre permettent quant à eux de multiples traitements : ils peuvent être raides, entortillés, tordus ou disposés en pagaille tels des cheveux ébouriffés. Ces matières confèrent aux oeuvres une nature d’objets ouverts à la narration, à l’interprétation et à l’humour.
Ses oeuvres illustrent la question de notre rapport aux autres à travers l’ouïe et le langage. La série de sculptures intitulée Les Vestibules, des sortes de cornets acoustiques, incarne à la fois un lien et un obstacle entre celui qui écoute et les sons extérieurs. Ils posent la question des moyens que l’on se donne pour entrer en contact avec les autres, de notre rôle actif dans la réception de leurs mots. Ce rôle actif consiste à opérer un tri entre ce que l’on souhaite écouter et ce que l’on accepte d’entendre. Les sculptures incarnent ce choix que l’on fait d’écouter ou non, et de filtrer les mots qui nous déplaisent ou nous indiffèrent.

Vanessa Notley vit et travaille à Sète depuis 2010.

* Handmaid, « servante », a pour homophone handmade.
** Extrait du texte de Geneviève Breerette, « Vanessa Notley : Notes pour un Portrait », 2016.