JUPITER & OKWESS

Le samedi 31 août 2019 - 21H

  • Lieu : Jardin du cardinal Lefebvre
  • Adresse : Rue Victor Hugo
  • Thème : Concerts

Un été à Bourges

Afro Funk

150 places assises et debouts

La musique que Jupiter concocte avec son groupe, Okwess International, peut être qualifiée de transe expérimentale. Ce son à nul autre pareil a fait les délices de Damon Albarn lors de l'opération Congo Music - Kinshasa One Two en 2011. Rassemblant un écheveau serré de patterns rythmiques, Jupiter crée un électrochoc à l'aide d'un condensé de transe traditionnelle digérée à la mode kinoise. Jupiter est l'un des génies que couve la mégapole de Kinshasa, où il est né en 1963. « On m'appelle : Jupiter, Monument vivant, Général rebelle, l'Espoir de la jeunesse, Prophète de la musique congolaise... J'accepte tous ces surnoms ! ».
Pétri de rumba congolaise, ce fort en gueule sorti du vibrant chapeau kinois enracine sa soul rebelle dans les maux de l'Afrique et réactive les rythmes ethniques en leur injectant des vibrations électro bien urbaines. Sur scène, son « Bofenia Rock » vire rapidement à la transe lourde. ( Anne Berthod / Télérama). Ces stars du Ghettos cumulent près de 30 ans d'histoire et vivent leur carrière comme un laboratoire musical. Rumba congolaise, afrobeat, soul, funk Jupiter n'hésite pas à passer en revue les particularités sonores des 450 ethnies congolaises ni à bouleverser la tradition avec l'apport d'instruments occidentaux (guitare, basse et batterie)
Biographie de Jupiter
Avec “Kin Sonic”, leur deuxième album, Jupiter & Okwess transcendent le patrimoine inexploré de la musique congolaise en le plongeant dans le grand bain du contemporain. Fruit de multiples rencontres et influences absorbées au cours des centaines de voyages autour de la planète, Jupiter nous fait goûter et savourer sa nouvelle recette : l'Okwess («la bouffe» en langue kibunda). Recette à l'alchimie parfaite, à laquelle ont participé le leader de Blur et des Gorillaz Damon Albarn, le violoniste Warren Ellis, membre des Bad Seeds de Nick Cave et Robert Del Naja, le “3D” de Massive Attack, à qui l'on doit l'artwork - oeuvre unique et puissante - de l'album.
Pour Kin Sonic, Robert Del Naja a tenu à faire don de son cachet pour cette pochette a une association de Lemba, le quartier où vit Jupiter : La Fondation Etoile du Congo de Madame Princesse Kibinda Mariam Rita, dont elle est Présidente et la promotrice. Princesse Rita est très attachée à ses racines. Fille d'un chef coutumier, elle s'est donnée pour mission d'aider les enfants des rues et plus particulièrement, ceux de Lemba. Jupiter est l'ambassadeur de cette fondation. Jean-Pierre Bokondji (“Jupiter” est un surnom devenu depuis lors prénom officiel) naît à Kinshasa le 16 Décembre 1963, trois ans après l'indépendance du Congo. Il passe une grande partie de son enfance et de son adolescence entre Dar es Salam en Tanzanie et Berlin Est, où son père travaille comme attaché d'ambassade. Mais en 1979, à 17 ans, il quitte l'Allemagne de l'est, rentre à Kinshasa et bascule dans une autre dimension, antithèse absolue de ce qu'il a connu. Alors qu'il grandit en Allemagne, il écoute le meilleur de la soul américaine : James Brown, les Jackson 5, les Temptations ou encore Kool and The Gang. Au Congo, il découvre la rumba, genre ultra dominant, mais aussi une multitude de rythmes et de styles musicaux qui végètent dans l'ombre de la rumba et qui lui rappellent le funk, la soul et le rock.
Il décide alors de façonner son propre mode d'expression. C'est la connivence entre musique traditionnelle et occidentale qui produit l'étincelle : Jupiter se met à écrire ses premières chansons avec des textes où il interroge l'histoire de son pays et les motivations de ceux qui le dirigent, alors que le Congo tangue entre tyrannie et anarchie. Il a 18 ans et se destine à une carrière artistique, au grand dam de son père qui s'oppose à tout ce qui peut le détourner de ses études. Lorsque ce dernier veut le renvoyer en Europe, il quitte la maison et vit dans la rue, dort dans des maisons inhabitées, tire un peu d'argent de son office de joueur de tam-tam lors des cérémonies funèbres. Son premier grade de rebelle, il l'obtient dans ces circonstances. Ainsi que son surnom de Jupiter, qui ne le quittera plus.
C'est vers cette époque, le début des années 80, qu'il rejoint Famous Black qui plus tard deviendra Bongo Folk avant de prendre pour nom définitif Okwess. Depuis lors, Okwess a souvent changé d'équipage mais a toujours conservé à sa barre le même capitaine.
En 2006 un documentaire réalisé par Florent de La Tullaye et Renaud Barret intitulé “Jupiter's Dance” révélait au monde entier ce personnage hors du commun, grand échassier en tenue de général, sorte de Don Quichotte du ghetto qui dans un environnement délabré s'entêtait contre vents et marées à maintenir son groupe en activité à force de ténacité et de débrouillardise.
En 2013, la sortie de l'album Hôtel “Univers” lui apporte une certaine légitimité internationale et la chance de faire plusieurs fois le tour du monde. Il y a quelques années, Sandrine Bonnaire est venue a Kinshasa et a eu l'occasion de rencontrer Jupiter dont elle est une fan absolue. Un écrivain, un philosophe africain à la parole très imagée, peu connu hors du Congo du nom de Zamenga Batukezanga, vivait et s'est éteint à Lemba en 2000. Figure du quartier, il est l'auteur d'un livre en 1973, qui fait maintenant référence : Bandoki (les sorciers). « Le Temps Passé » est une chanson de Montana le batteur, dans ses heures nostalgiques et romantiques. Il sembla logique à Jupiter d'inviter Sandrine à lire un extrait de ce livre « Les Sorciers », implorant les ancêtres face à la dure mission de l'éducation dans la réalité congolaise Sandrine a pris en quelque sorte le rôle de la princesse Rita qui aide les enfants de Lemba, pour nous faire passer son message. « Quand on parcourt un bout de chemin, les faux pas ne manquent pas. L'essentiel est qu'on ne se laisse pas croupir».
A chaque titre de Kin Sonic, sa tranche de vie, son lot de réflexions, sa singularité. Mais aussi sa part d'universalité à laquelle contribue le violon de Warren Ellis et les claviers de Damon Albarn. Kin Sonic, produit par Marc Antoine Moreau («Amadou et Mariam», «Songhoy Blues» ) et François Gouverneur, s'exprime à travers l'exploration d'un patrimoine totalement occulté et vient s'intégrer dans un paysage contemporain où les murs et les frontières explosent face au désir des hommes de partager un instant de beauté et de pure folie mêlées.
©Florent De La Tullaye

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